Histoire de Ressins (12) : Le testament d'E. Gautier

Publié le par Ressins 2010

Nous ne publions ci-après qu'un extrait du testament d'Etienne Gautier, où il est fait mention notamment du domaine de Ressins :

     "Du testament mystique de Monsieur Etienne GAUTIER en son vivant Artiste-Peintre, demeurant à Paris, rue de l'Université, n°17, décédé en son domicile le six février mil neuf cent trois, reçu en présence réelle de témoins par Me Maurice CHAMPETIER de RIBES, notaire à Paris, le quinze février mil neuf cent deux, portant les mentions :
     1) Signé par Nous, Président du Tribunal Civil de la Seine, Paris, le quatorze février mil neuf cent trois. Signé : illisible.
     2) Enregistré à Paris, premier bueau, le vingt et un février mil neuf cent trois, folio 44, case 7, volume 508 bis. Reçu : trois francs soixante quinze centimes. Signé : illisible.
     Ce testament mystique déposé au rang des minutes de Me Maurice CHAMPETIER DE RIBES, le quatorze février mil neuf cent trois.
     IL EST EXTRAIT LITTERALEMENT CE QUI SUIT :
     (...)
     DESTINATION DE MES IMMEUBLES DE RESSINS ET DE SAISY.
     Je demande à ma soeur, et à son défaut à ses représentants, si je n'ai pas eu le temps de le faire moi-même, d'organiser aussi rapidement que possible dans mes propriétés de Ressins et de Saisy, et avec les revenus des domaines, des Oeuvres de Charité Chrétienne, de préférence des Orphelinats de garçons ou asiles ruraux tenus par des Soeurs ou des religieuses, ou à leur défaut par des personnes offrant toutes garanties au point de vue moral et religieux.
     Voici les idées que je soumets à ma soeur ou à ses ayants-droit au sujet du fonctionnement de ses Oeuvres :
     Les orphelins placés dans ces asiles y resteraient jusqu'au renouvellement de leur première communion. Ils seraient placés ensuite chez de bons fermiers ou chez des propriétaires chrétiens en qualité de domestiques.
     Pour Ressins, les orphelins de Boyer seraient toujours admis de préférence à ceux des autres communes, puis ceux de Nandax, Coutouvre, Saint-Hilaire et Villers, dans l'ordre où ces communes sont énumérées.
     Les admissions seraient faites par un Comité dont feraient partie les curés et deux délégués de chacune de ces communes désignés par l'Archevêché.
     Il en serait de même à Saisy, mais si dans cette propriété un Orphelinat de garçons rencontrait trop de difficultés, il pourrait être remplacé par un Asile de vieillards.
     Quant à Ressins, où il reste suffisamment de terres pour occuper les orphelins, je serais désireux que l'on conservât le plus possible dans cette propriété les anciens fermiers et grangers auxquels je suis depuis longtemps attaché.
     Enfin, si ma soeur et mon beau-frère désiraient conserver la jouissance du château de Ressins, tout est organisé pour qu'ils puissent l'habiter, tout en continuant l'oeuvre projetée et dont je demande instament la création dans le plus bref délai.
     Je désire que dans le but de faciliter les fondations de Ressins et de Saisy, trois cent mille francs de capital soient affectés à ces fondations, dont deux tiers à Ressins et à un tiers à Saisy.
     Je demanderai à ce que dans les deux établissements de Ressins et de Saisy, il soit dit chaque jour une petite prière pour le salut de mon âme et pour les membres défunts de ma famille.
     Je demande à ma soeur de consacrer une large part de ma fortune à de bonnes oeuvres à son choix, sauf que je lui en désignerai un certain nombre auxquelles je tiens plus spécialement.
     Dans ma pensée, ma soeur fera bien d'assurer par un moyen quelconque, laissé à sa prudence, la perpétuité de certaines souscriptions à des oeuvres que nous aurons soutenues de notre vie.
     Je demande à ma soeur de maintenir l'affectation que j'ai donnée à mes Ecoles et autres Oeuvres des environs de Ressins, consacrées à l'enseignement religieux et je lui recommande d'en assurer autant que possible le fonctionnement et la durée.
     Mais qu'il soit bien entendu que je n'entends conférer aucun droit sur ma succession ou sur les revenus de ma succession à aucune Oeuvre sauf celles que j'ai pu désigner dans le présent testament.
     Dans ma pensée, ma soeur fera bien de disposer d'un quart net de ma fortune, après déduction de tout passif et des droits de mutation, en bonnes oeuvres. Dans ce quart, je comprends mes immeubles de Ressins et de Saisy pour un million, et d'autre part, j'entends par bonnes oeuvres tout ce que j'ai donné et légué ci-dessus à d'autres que mes parents. Ces sommes et rentes figureront dans le quart dont je prie ici ma soeur de disposer.
     Etc."
(Un testament mystique est rédigé par le testateur qui le présente ensuite clos et scellé à un notaire en présence de deux témoins. Par la suite, le notaire dresse un acte de suscription qui lui permet de déclarer l'existence d'un testament, la description du pli et l'accomplissement des formalités nécessaires. Ndlr.)

Publié dans Un peu d'Histoire...

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F
<br /> J'ai eu un réel plaisir à lire l'histoire d'E. Gautier.<br /> Je sais que tout cela a du nécessiter de nombreuses heures de travail de récolte d'information et de mise en page.<br /> Bravo vous tous qui mettez de l'energie à faire vivre Ressins.<br /> <br /> <br />
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